Le néoromantisme est un mouvement artistique (littérature, peinture, musique…)né à la fin du XIXe siècle après le romantisme en réaction au naturalisme et au modernisme et cherchant à mettre l’accent sur les sentiments et la vie intérieure.1
En une phrase, la définition du néoromantisme prend place. Le romantisme lors de son essor était déjà une réaction en soi. Mais la recherche intrinsèque de contradiction d’une époque à l’autre est assez remarquable. Si dans le XIXème Siècle le romantisme prônait la sensibilité poétique propre à l’époque médiévale en opposition à l’autre grand courant – qui lui cherchait à un second retour aux formes artistiques de l’antiquité – ce romantisme nouveau s’inscrit lui dans une redécouverte de la sensibilité des individus.
Pressés par une société hyper-consumériste, choyés par la « culture de l’instantané » où l’on oublie de prendre du recul, les générations actuelles (des plus jeunes aux plus âgées) sont entraînés dans une marche en avant permanente. L’introspection, la lecture de soi, en soi, sont devenus tout simplement des pratiques à mettre en place, dans le cadre de ce qui recouvre le développement personnel pour retrouver un équilibre psychique. L’artiste peintre est dans la revendication de soi, consciemment ou inconsciemment et quel que soit son sujet. Dans le mouvement du néoromantisme, il ne peut en revanche se soustraire à la mise à nu de son âme, mais dans une vérité la plus conscientisée qu’il lui soit possible d’extraire : cela passe par la poésie, la contemplation, la méditation pour se recentrer et retrouver son authenticité, sa place, tout simplement. La revendication du sentiment individuelle devient le fer de lance de la vision à partager sur le monde. La pratique artistique en néoromantisme est en cela une marche à contre-courant de l’impulsion du rythme de nos modes de vie en tant que tel, qui déshumanise petit à petit, car les individus sont contraints, mis sous pression par un mécanisme sociétal favorisant ceux qui mettent leur profession avant tout le reste : famille ; enracinement bénéfique puisque acceptation de l’emploi à prendre là où il se trouve/où il emmène ; développement personnel ;
L’intention du peintre néoromantique doit être nourrie. Il ne s’agit plus simplement d’élaborer un tableau pendant des heures (même si cela ne l’exclut pas) – donc ce n’est pas tant uniquement le temps de réalisation qui prévaut dans la peinture néoromantique – en imitant l’impressionniste, patient, mais délivrant finalement une sensation à une instant donné d’une scène ou d’une lieu donnés – mais de puiser réellement dans les tréfonds de sa sensibilité pour y adjoindre un état d’âme, qui déshabille davantage. La déconnexion se fait alors également avec le mouvement du Réalisme, puisque le message pictural intègre dans le néoromantisme, la dimension sensible de l’artiste de façon presque ostensible. Edward Hopper qui met en avant la patience, l’ennui, l’incommunicabilité propose un vocabulaire plastique déjà plus revendicatif que l’impressionniste. Pour autant, « la mise à nu » de l’artiste américain (pour ne citer que lui) est plus subtile, diluée, et de fait plus difficilement perceptible. L’artiste peintre néoromantique prend le risque supplémentaire d’injecter des éléments visibles de ses peurs intérieures, de ses sentiments intimes, de sa vulnérabilité dans le monde : la revendication est donc autant extérieure qu’intérieure. Très loin donc de la culture du « Selfie » délivrant un auto-portrait – précisément – une image extérieure de soi contrôlée, retouchée, idéalisée, adaptée… le néoromantique montre l’intérieur et tout l’affect authentique qui lui est lié.
X.C. 2019
1. Synthèse proposée sur Wikipédia pour définir ce mouvement ; Voir cette définition synthétique